Remarques du Commissaire Moscovici à la conférence de presse à propos du paquet « Hiver » du semestre européen 2017

Bonjour. Je vais commencer ce propos là où Valdis a commencé le sien en soulignant à quel point c'est un travail important et substantiel pour les services de la Commission et pour les cabinets concernés qu'est de suivre la situation de tous les pays de l'Union. Je vais me concentrer sur les points qui concernent certains Etats-membres.Il y a des bonnes nouvelles, quelques défis désormais bien connus, et dans certains cas, des rendez-vous importants dans les prochains mois.D'abord, en ce qui concerne la procédure pour déséquilibres macroéconomiques. Comme l'a dit Valdis, 13 pays ont fait cette année l'objet d'un examen approfondi. La première bonne nouvelle de ce paquet, c'est qu'il y a un de ces 13 pays ne souffre plus de déséquilibres macroéconomiques au sein de la procédure : la Finlande. C'est le résultat bien-sûr d'un effort déterminé des autorités pour retrouver la compétitivité perdue au cours des dernières années : des efforts qui commencent à porter leurs fruits et que nous reconnaissons aujourd'hui.Il y a ensuite six pays qui ont encore des déséquilibres que nous ne considérons pas excessifs au sens de notre procédure : l'Allemagne, l'Irlande, l'Espagne, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède. C'est bien entendu un groupe assez hétérogène, comme vous le voyez, avec des défis différents.Dans le cas de l'Irlande et de la Slovénie, et c'est la deuxième bonne nouvelle, nous constatons une correction graduelle des déséquilibres identifiés, grâce à des développements économiques positifs et aux réformes qui ont étés mises en œuvre. Une correction durable de ces déséquilibres est selon nous à portée de main si les efforts seront maintenus. Nous allons donc surveiller de près les prochains développements et les engagements qui seront présentés en avril dans les programmes nationaux de réformes et nous en tiendrons compte lors des prochains bilans approfondis que nous ferons de ces pays. J'espère donc que l'Irlande et la Slovénie continueront dans cette bonne voie et que nous allons pouvoir confirmer notre analyse positive l'an prochain.Dans le cas de l'Allemagne, nous constatons encore une fois que l'excédent courant très important de cette économie n'est pas sain pour celle-ci, et en plus qu'il crée des distorsions très significatives tant économiques que politiques pour la zone euro toute entière. Donc, même si – et c'est aussi dû aux causes de ces excédents qui ne sont pas tous sous le contrôle du gouvernent allemand – nous ne classons pas l'Allemagne dans la catégorie des déséquilibres excessifs, nous sommes clairs que ceci est un déséquilibre significatif.En même temps, nous devons constater qu'il y a des facteurs exogènes derrière ces équilibres d'une part, et d'autre part que l'Allemagne a quand même commencé l'année passée à relancer l'investissement public comme nous le demandions. Il faut faire plus, et nous allons suivre de près l'évolution de cette situation, qui est clé pour la zone euro. Nous ferons les recommandations nécessaires en printemps et jugerons ensuite sur la base de l'action du prochain gouvernement. Nous avons donc là aussi un rendez-vous clair.Il y a ensuite six pays avec des déséquilibres que nous jugeons excessifs : la Bulgarie, la France, la Croatie, l'Italie, Chypre et le Portugal. Là aussi c'est un groupe forcément hétérogène.Dans le cas de la France, et c'est encore une bonne nouvelle, nous constatons une correction graduelle des déséquilibres, grâce à un certain nombre de développements économiques et de réformes menées ces dernières années, qui étaient absolument indispensables et qui commencent à porter leurs fruits sur la compétitivité de l'économie française qui s'améliore – là encore graduellement. Il y a eu donc des progrès : mais ce sont des progrès à confirmer et qu'il faut certainement continuer ces réformes et faire d'avantage. Ce sera la responsabilité du prochain gouvernement, celui qui sortira des élections présidentielles et législatives, et nous serons donc très attentifs aux engagements qui seront présentés à ce moment-là. Si les réformes nécessaires sont au rendez-vous, la France pourrait reclasser la France dans la catégorie des déséquilibres – c'est-à-dire la même que celle de l'Allemagne, de l'Espagne et des Pays-Bas. C'est donc un message d'encouragement à poursuivre les réformes en France.En ce qui concerne Chypre, l'Italie et le Portugal, des faiblesses structurelles persistantes nous obligeront à revoir notre analyse en mai, en tenant compte du niveau d'ambition des programmes nationaux de réformes de ces trois pays. Il est question en particulier de la quantité importante de prêts non-performants qui pèsent encore sur les secteurs financiers de ces pays, ainsi que des niveaux de dette qui sont très élevés.And regarding Italy, we have also adopted today a new report under Article 126(3), as we committed to do last year, assessing whether the country is compliant with the debt rule in the Stability and Growth Pact, particularly as regards the year 2015. In other words it is to check whether there are economic and legal justifications for the fact that the Italian public debt is not reducing according to the agreed path and in line with the rules. The conclusion of the report is that at this stage the debt criterion is not complied with.That being said, as you know, the Italian Government has committed to adopt by the end of April 2017 measures worth 0.2% of GDP, with the aim of achieving broad compliance with the Pact. Compliance with the 2017 budget is a key element of our overall assessment complementing the analysis of the debt trajectory. So we will take our decision on whether to recommend or not opening an Excessive Deficit Procedure in May, on the basis of our spring forecast, taking into account both the data for 2016 validated by Eurostat and the implementation of these fiscal commitments by the Italian authorities. As Valdis said, we have with them a constructive dialogue – I met with Pier Carlo Padoan on Monday night. I sincerely hope and believe that this fiscal effort can be delivered on time.Lastly, I would like to inform that we are today addressing a letter to the Romanian authorities to highlight the risk of a breach of the deficit threshold this year and next year. Our Winter Forecast projects that Romania's headline deficit will reach 3.6% of GDP this year and, on a no-policy-change basis, 3.9% in 2018 – with the structural deficit also forecast to widen further over the same period. These developments mainly stem from a number of tax cuts, combined with increases in wages and pensions. We are therefore urging the authorities – I met the Romanian Minister yesterday – to credibly announce, in time for our spring forecast, the necessary measures to ensure compliance with the Pact.And now I hand the floor to Marianne.